Les phrases au poker qui ont un effet inattendu

matt-matrosLa sagesse conventionnelle est la cause de la chute de plusieurs aspirants professionnels au poker – pour ne pas mentionner plusieurs équipes de baseball, plusieurs films hollywoodiens à haut budget et plusieurs relations. Dans cet article par conséquent, je ne m'en tiendrai qu'au poker uniquement.
Traduis par: kidam

Pensez par vous-même!

La sagesse conventionnelle est la cause de la chute de plusieurs aspirants professionnels au poker – pour ne pas mentionner plusieurs équipes de baseball, plusieurs films hollywoodiens à haut budget et plusieurs relations. Dans cet article par conséquent, je ne m'en tiendrai qu'au poker uniquement.

Je pense que les sagesses conventionnelles du poker sont histoire du passé et que chaque joueur aujourd'hui a ses propres idées sur la manière de jouer. Spécialement quand on considère le nombre grandissant de nouveaux joueurs depuis ces dernières trois années, je suis certain que les vieux adages du poker disparaîtront d'eux même, tôt ou tard. Même si plusieurs nouveaux joueurs ont leur propre style de jeu, il est incroyable de voir comment certains joueurs se cramponnent encore aux vieilles idées conçues sur le poker.

La grande majorité qui adhère aux « sagesses conventionnelles » n'a jamais fait d'argent avec le poker étant donné que le poker de haut niveau est complètement différent du poker typique « by-the-book ». Pensez à n'importe quel grand joueur de poker. Avez-vous votre joueur favori en tête? Excellent. Maintenant, diriez-vous que ce joueur respecte les sagesses conventionnelles? Un excellent joueur fait les choses autrement qu'un joueur médiocre. Pour cette raison, soyez libres d'ignorer toute recommandation que vous entendrez de joueurs qui jouent de la même manière que tout le monde, peu importe qu'ils soient expérimentés ou non.

J'espère que plusieurs lecteurs sauront de quoi je parle quand je dis « sagesses conventionnelles ». Mais juste au cas où, laissez-moi vous parler de quelques phrases que j'entends trop souvent dans les salles de poker et vous expliquer pourquoi je ne les trouve pas utiles.

1- « Ne risque pas tout ton tournoi sur un bluff ». Plusieurs joueurs évitent de risquer leurs derniers jetons dans un tournoi, même s'ils considèrent que le risque en vaut la peine, juste parce qu'ils ont peur de mettre leur « vie » en danger sans avoir une main de première qualité. C'est probablement la sagesse populaire la plus dangereuse.

Survivre le premier ou le deuxième jour d'un tournoi majeur n'a à peu près aucune valeur. Je sais que ce n'est pas instructif de penser ainsi. Après tout, vous avez à survivre un bon bout de temps avant d'accéder à la table finale. J'ai débuté ma carrière en adhérant aux sagesses conventionnelles. Je me suis souvent rendu très loin dans mes premiers tournois, remportant parfois une bourse en jouant de manière très conservatrice et en utilisant la stratégie qui consiste à garder ses jetons le plus possible. En même temps, mes archives me montraient que j'avais plusieurs et plusieurs pertes en tournois.

Finalement, avec l'aide de théoriciens du poker qui m'ont bien brassé les esprits, Jerrod Ankenman et Bill Chen, j'ai réalisé comment idiote était la théorie qui consiste à conserver ses jetons. Vous gagnez des tournois en accumulant des jetons. Vous gagnez en risquant votre « vie de tournoi ». Un tournoi de poker n'est pas une vie après tout, c'est un jeu. Et l'objectif de ce jeu est de faire le plus d'argent possible. L'objectif n'est pas de savoir combien de temps vous pouvez survivre dans un tournoi. Les joueurs qui finissent sur la bulle sont payés autant que les joueurs qui sont sortis en premier. Et le joueur qui finit premier est payé environ mille fois plus que les premiers boursiers.

Si je n'avais jamais risqué ma « vie » de tournoi dans des situations risquées, je n'aurais jamais été engagé comme chroniqueur de poker, sans parler que je ne vivrais pas du poker.

2- « C'est important de garder le contrôle sur la table ». Les personnes qui affirment cela pensent qu'ils peuvent faire folder, caller et raiser leurs adversaires quand ils le veulent. Ce type de pensée peut ne pas sembler dangereuse, mais l'est. Les personnes qui pensent pouvoir contrôler une table, utilisent leur image pour montrer de grosses mains. Ils se disent des trucs du genre: « Je n'ai pas besoin de caller ici; je peux me construire un stack sans prendre le moins risque ».Le problème est le suivant : Vos adversaires ne se plieront pas à vos quatre volontés. Même si vous vous en sortez bien et n'avez pas à montrer de main, c'est loin d'être garanti que votre succès va perdurer encore et encore. En fait, lorsque vous gagnez plusieurs mains sans avoir à montrer vos cartes, dites-vous qu'il y aura la moitié de la table qui voudra votre peau (faites-moi confiance, j'ai tenté l'expérience à plusieurs reprises). Cette situation n'est pas la bonne pour montrer de grosses mains. Si par la suite vous suspectez vos adversaires de comprendre votre manège, vous callerai probablement avec des mains moins fortes qui auraient dû normalement aller à la poubelle.

Ce n'est pas important d'avoir le contrôle sur la table parce que de contrôler la table est impossible. (Je me demande si l'idée d'intimidation à la table vient du temps où on pouvait s'intimider avec des fusils). Si votre adversaire a une grosse paire, rien de ce que vous pouvez faire le fera se coucher au préflop. Et vos adversaires peuvent toujours floper une grosse main, peu importe comment mauvais ils sont. C'est important de jouer votre meilleur poker et de constamment évaluer et réévaluer ce qui se passe avec vos adversaires, de manière à savoir ce qui pourra se produire.

Voici une meilleure manière de décrire un moment où vous avez du succès à une table: « Il y a plusieurs joueurs à ma table qui étaient lousses-passifs, mais qui, maintenant qu'ils sont short stack, deviendront plus agressifs ». « J'ai une image de manique à ma table donc je ne pense pas que je pourrai bluffer ». « J'ai une image très serrée à ma table donc je pense que je vais tenter quelques gros jeux ». « J'ai eu quelques noix, donc je pense que mes adversaires ont peur de jouer contre moi ». Notez la différence entre ces affirmations et « J'ai le contrôle sur ma table ».

3- « Ne mettez jamais vos jetons dans un pot si vous n'êtes pas soit un grand favori soit un petit underdog ». Je me suis penché sur cette question en détail lors d'une dernière chronique (Mathématique du Poker – 2e partie: Un exemple pratique de l'utilité des mathématiques dans la prise de décision de caller un all in). Dans cet article, je défendais l'idée de caller un all in avec 8-8, sachant très bien que je serais soit vraiment dominé, soit un petit favori. C'est extrêmement important de regarder vos deux cartes en mains et de penser aux cartes que votre adversaire peut avoir afin de considérer les risques vs les gains possibles dans cette main. Il y a des fois où le pot vous offre tellement un bon prix que vous pourriez caller avec n'importe quelles cartes. Il y a des fois où le pot est tellement gros que vous avez les cotes pour caller avec une même qui n'a à peu près aucune chance d'être la meilleure. Et il y a des situations où le pot est tellement petit que vous devriez coucher même une très forte main. Savoir comment évaluer ces différents scénarios est bien plus important que de mémoriser les peu fiables sagesses conventionnelles.

L'ancienne méthode de jouer au poker – ne jamais risquer ses jetons sans la noix et ne jamais caller un autre joueur à moins de se savoir grand favori – a peut-être fonctionné pour plusieurs joueurs. Mais croyez-le ou non, 95% des gens qui suivent aveuglément les lois des gourous du poker ne deviennent jamais riche à jouer au poker. Il reste cependant une maxime avec laquelle je suis en accord, et si vous ne l'avez jamais croisée au cours de votre vie, je suis heureux de vous l'introduire: pensez par vous-même.

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