25 octobre : Niagara Falls

On ne sait jamais à quoi s’attendre quand un nouvel établissement organise un tournoi majeur, d’autant plus quand ce tournoi est dans un autre pays. Pour être franc, j’étais un peu nerveux et je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je me sentais un peu responsable, compte tenu que cet évènement avait lieu dans mon pays.

Maintenant, je peux dire que je ne suis plus nerveux :

Les croupiers : Sans exagérer, il s’agit de la meilleure équipe que j’ai eu la chance de voir. Bien sûr, il y a eu quelques petites erreurs par-ci par-là, mais les croupiers de Fallsview portent vraiment attention à la partie et savent comment y apporter les ajustements, ce qui aide toujours. Humberto Brenes et la « Costa Rican Connection » n’ont eu que des éloges à faire à propos des croupiers.

Le personnel de plancher : Ils écoutent. Ils vous écoutent Que pouvez-vous demander de plus? Le tournoi a été extrêmement bien dirigé et, par conséquent, chaque fois qu’une décision qui aurait pu sembler bizarre a été prise, le directeur du tournoi a toujours fait un excellent boulot en expliquant les raisons derrières celle-ci.

Les satellites : Les satellites donnaient amplement de jeu. Ce que je veux dire par là, c’est que ces satellites duraient entre trois heures trente et quatre heures : c’était une bonne nouvelle! Par contre, la mauvaise nouvelle était que l’attente était excessivement longue, étant donné que la demande surpassait l’offre. Les satelittes avaient lieu dans la salle de poker habituelle et donc, seulement six tables étaient disponibles. La liste d’attente pour le satellite comportait donc régulièrement plus de 60 noms.
La raison de tout ces désagréments n’était pas la faute du personnel : ils n’avaient pas eu l’autorisation de faire ces satellites dans la salle du tournoi, ce qui devrait être un point qui sera corrigé dans le futur.
En fait, s’ils avaient pu faire des super-satellites pour cet évenement, je crois sincèrement que Fallviews aurait pu potentiellement battre le record de participants dans un évènement du WPT. Le Canada est fou du poker!

La salle du tournoi : Excellente! Très calme. Les tables étaient assez espacées de sorte que personne ne se sentait coincé. À l’arrière de la salle, on y distribuait à longueur de journée de la nourriture et des breuvages tout à fait gratuitement. On y offrait même des wraps végétariens! Les joueurs avaient un insigne qui leur permettait d’accéder à la zone du tournoi, donc même s’il y avait assez de place pour que les spectateurs puissent y regarder l’action, ce n’était pas envahissant pour les joueurs.

La structure du tournoi : Ce fut sans aucun doute la structure la plus lente de l’histoire du WPT. C’était même un petit peu trop lent, en fait. Chaque joueur commencait avec 20 000 jetons, et contrairement aux évènements au Bellagio où les blinds commencaient à 50-100, pour cet évènement, les blinds commencaient à 25-25. Les joueurs commencaient donc avec un total de 800 mises... wow! À mon avis, le premier niveau aurait dû être passé, et on aurait dû simplement commencer à 25-50. Quoique le niveau 25-25 ait été ajouté à la structure, il manquait un important niveau qui avait été enlevé. Dans un tournoi type, les niveaux sont 50-100, 100-200, et ensuite 100-200 avec antes. Celui-ci était plutôt 25-25, 25-50, 50-100, 100-200 avec antes : on passait donc le niveau 100-200 sans antes.

L’hospitalité : Tous les joueurs professionnels qui ont fait le voyage jusqu’à Fallview semblent avoir été traités très bien. Les chambres étaient fantastiques, et j’aurais souhaité que vous puissiez voir la vue que j’avais! Quand je me suis levé au petit matin et que j’ai regardé par la fenêtre, j’avais une vue aérienne sur les chutes. Imaginez la vue que vous auriez à partir d’un hélicoptère se promenant au-dessus des chutes, et vous aurez une bonne idée de ce que je pouvais voir de ma fenêtre.

Le nightlife : Je me suis amusé comme un fou! Un peu trop, en fait. Le nightclub était plein à craquer et si vous êtes une « personne de bar », le Bar 365 est vraiment un endroit super pour sortir. En fait, je crois que Gavin Smith organisait un party là-bas ce soir. Moi, je suis brûlé et je planifie reprendre un peu de sommeil afin d’être frais et dispo pour demain.

Quelques autres petits faits divers qui valent la peine d’être mentionnés :

  • Les sièges gagnés dans des satellites étaient transférables. Ce n’était pas bon pour l’évènement. Et pas seulement ça : si vous perdiez votre papier certifiant que vous aviez payé, vous pouviez potentiellement perdre la valeur de votre siège (10 000$). Je suis certain qu’on se penchera sur ce problème pour l’an prochain.
  • Les entrées après le jour un étaient acceptées : la norme devrait être de fermer les entrées après les deux premières heures de jeu.
  • Les MP3 et les Ipod n’étaient pas tolérés dans l’aire de jeu... je crois que c’est un règlement canadien.

Vers la fin de la première journée, les meneurs étaient pratiquement tous des professionnels :
Steven Ambrose (un champion WPT canadien)
Amnon Filippi
Thomas Wahlroos
John Juanda
Alan Goehring
Liz Lieu
John D’Agostino
Dan Harrington
Eli Elezra
Barry Greenstein
Victor Ramdin
Isabelle Mercier
J.C. Tran.

De mon côté, j’ai joué dans le premier tournoi à 2 500 $ et j’ai fait de mon mieux, mais j’ai fait deux mauvais calls après avoir fait deux bons fold (les deux folds auraient gagné). C’était bizarre, car si je n’avais pas « essayé » de bien jouer, j’aurais probablement appelé avec une de ces deux mains, mais j’ai préféré la bonne décision à celle qui était un coup de dé.

En gros, j’avais AcTd et le flop est tombé Jc6c2c. J’ai misé le flop, et un autre a raisé. Puis, un autre a fait un méga check-raise. Je me suis alors dit que j’avais au mieux 7 outs, et que je pouvais fort bien être contre une couleur déjà complète ou contre un brelan. Comme de fait, je l’étais : le premier avait JJJ alors que le second avait 9cTc. Le tournant a amené un 7c et j’aurais gagné un pot énorme. Dommage que j’aie voulu bien jouer!

Avant de partir de Niagara, j’ai fait un petit « training » à l’Université George Brown. C’était incroyale : il y avait là environ 60 personnes avec leur bloc-notes et ordinateur portable, prêts à m’écouter les enseigner dans une salle de classe pendant... 5 heures!

J’étais un petit peu nerveux de me rendre là-bas, étant donné que c’est difficile pour quelqu’un de parler pendant aussi longtemps, mais j’ai terminé la journée et les choses se sont bien passées.

C’est gratifiant d’accomplir une chose d’une si grande envergure. J’avais quelques idées intéressantes sur la façon d’enseigner le poker aux gens, et lorsque j’aurai terminé d’écrire mon livre, je vais commencer à mettre un peu d’énergie dans l’enseignement.

En parlant de livres, j’ai justement deux livres qui sont sur le point d’être lancés. Un de ceux là est un projet sur lequel je travaille très fort. Ce sera un gros livre avec plusieurs collaborateurs. L’autre est un livre qui se veut plutôt une compilation de différents articles que j’ai écrits, plus spécifiquement sur le Texas Hold’Em. Deux livres très différents, mais je crois que les deux en valent la peine!

Quoi d’autre? Ha oui! Mon équipe de pool d’hockey, les « Cheap Thieves », commence à percer. Si vous pouviez comprendre à quel point je suis un accroc des pools, vous comprendriez que lorsque mes « Cheap Thieves » vont bien, je vais bien aussi!

Bonne nuit tout le monde, c’est le temps pour moi d’aller dormir!