Le Wall Street Journal s'intéresse au staking

La semaine dernière, le Wall Street Journal (WSJ) consacrait un article complet au phénomène du "staking" au poker. 

Pour les plus nouveaux joueurs d'entre vous, le staking consiste à acheter de l'action d'un joueur de poker que l'on considère compétent. Par exemple, un de vos amis veut jouer un tournoi WSOP à 1000$ et il vend 4 tranches d'actions à 100$ chacune pour réduire sa variance (autrement dit, 40% de son action). Vous pourrez donc le staker pour 10% (100$) et gagner 10% de ses profits si votre ami se rend dans l'argent. C'est d'ailleurs une pratique très répandue sur PokerCollectif.

Selon l'article: "De tels arrangements [staking] ne sont pas nouveaux dans le poker, mais les joueurs vétérans et les analystes sont d'accord pour dire que les montants d'argent engagés – comme le niveau de sophistication – impliqués dans ces accords ont considérablement augmentés depuis que les World Series of Poker ont débuté en 1970".

 Plus loin: "Selon les joueurs, agents et autres experts du poker interrogés par le WSJ, au moins la moitié des 6.600 participants attendus au Main Event cette année vont probablement recevoir un soutien financier de joueurs actifs ou du passé, de membres de leur famille ou d'autres investisseurs du poker. Le tournoi a collecté l'an passé 64$ millions de droits d'inscription, ce qui voudrait dire que le staking pourrait atteindre jusqu'à 30M$".

Le staking fait en sorte que l'on peut avoir des tournois à très hauts buy-ins que l'on ne pourrait peut-être pas avoir si ce phénomène n'existait pas (ou du moins, les tournois seraient moins populaires). Par exemple, lors du Big One for One Drop (le tournoi WSOP à 1M$ de buy-in joué en 2011), plusieurs joueurs étaient stakés. La présence de plusieurs joueurs récréatifs au faible calibre rendait la vente d'action pour les pros très populaire. Phil Hellmuth, par exemple, avait avoué avoir vendu plusieurs % de son action pour jouer ce tournoi. Et au grand plaisir de ses "stakeux", Phil avait réalisé un bon profit.

Toujours selon l'article, Daniel Negreanu aurait investi 2M$ en staking lors des dernières WSOP. Malheureusement pour lui, ses poulains n'ont pas performé aussi bien qu'il l'aurait voulu. Résultat? Une perte de 1M$. Selon Negreanu, les joueurs stakés jouent moins bien que lorsqu'ils jouent avec leur argent. Rare sont ceux qui peuvent se vanter d'être des gagnants à long terme à staker des joueurs.

La question que l'on peut se poser en prenant connaissance de ce phénomène est s'il pourrait y avoir collusion entre deux amis stakés sur la même table? Par exemple, vous êtes sur la même table qu'un joueur que vous avez staké (ou avec qui vous avez swappé); allez-vous de la même manière que vous l'auriez fait si vous n'aviez pas d'action de ce joueur?

Seth Palansky, porte-parole des WSOP déclare au WSJ : "Nous ne voulons pas être mêlés à ces questions".

Les casinos ont des caméras partout et chaque tournoi est surveillé de manière très sérieuse. Si jamais des doutes de collusion apparaissent, une enquête approfondie pourra être menée. Selon Seth, "les cartes vous donneraient les réponses".

En lisant les règles des WSOP, on se rend compte qu'aucune règle interdit le fait d'acheter de l'action à un autre joueur ou de swapper avec lui. La seule chose qui est interdite est de "softplayer" un autre joueur à qui l'on aurait pris de l'action. Mais puisque les ententes de staking et de swap sont souvent privées, il serait difficile de prouver quoi que ce soit.

En terminant, rappelez-vous qu'il faut être très prudent lorsque l'on fait ce type d'entente puisque les malentendus sont très vite arrivés. Il est préférable de faire ces transactions avec des amis seulement ou des proches.

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