Le No-limit par les chiffres

Par Andy Bloch

Andy BlochOn me pose beaucoup de questions de stratégie, que ce soit par des débutants ou par des joueurs avancés. Quelques-unes sont faciles, mais demandent quelques habilités mathématiques. Je peux souvent résoudre ces problèmes avec quelques calculs mentaux. Je calcule les probabilités de remporter la main selon les cotes du pot.

Voici un exemple basé sur une question qui a été posée sur un forum dont je m'occupe:
Notre héros jouait aux micros limites sur un site de poker en ligne avec des blinds à $.25-$.50. Au début de la main, il avait 44$. Il reçoit Ad-Td et raise à $2. Les deux blinds callent. Le flop tombe Kd-Jd-2c, donnant à notre héros une royale flush draw. Le big blind mise $2, et notre héros raise à $2 de plus, le joueur suivant call et le big blind (plus riche que notre héros) reraise all in.

Est-ce que notre héros devrait caller avec son $38 restants? Assumons que le dernier joueur à parler va se coucher. Si notre héros call et gagne, il sera gagnant de $94. S'il gagne la main quatre fois sur 10, en moyenne, il aura $37.60 après la main ($94 multiplié par quatre et divisé par dix). Au poker, c'est le long terme qui importe, donc il devrait seulement caller si ses chances de gagner sont supérieures à 40%. Maintenant, il doit déterminer ses chances de gagner la main.

La première étape est de mettre son adversaire sur un range de mains possibles. Quelques fois, vous pouvez déterminer avec exactitude ce que votre adversaire peut avoir par ses modèles de mises. La plupart du temps, vous avez une petite idée grâce à votre intuition. Dans cette situation, les autres joueurs ont probablement une main très forte, mais il y a aussi une chance qu'un d'entre eux bluff ou du moins, semi-bluff.

La main la plus forte que notre héros pourrait affronter est KKK. Il aurait 11 outs pour gagner le pot – tous les carreaux sauf le 2d et trois dames. Mais même si notre héros complète sa straight ou sa flush, son adversaire peut aussi gagner avec une full ou un carré. Je pourrais calculer ces probabilités, mais je ne le ferai pas.
Au lieu de ça, je vais me fier à l'un de ces nombreux calculateurs de cotes que l'on peut trouver sur Internet comme celui que l'on peut se procurer sur twodimes.net. Le résultat nous indique que Ad-Td gagnera 34% du temps – moins que le 40+% qui ferait que le call serait profitable. Si notre héros sait que son adversaire a KKK, il devrait se coucher. Les probabilités pour un autre brelan restent les mêmes.

Mais qu'en est-il s'il est contre deux paires – rois et valets? En utilisant le calculateur de odds, ses probabilités de gagner la main sont de 44%. Ce qui est assez pour rendre le call profitable. Notre héros pourrait aussi être contre deux autres paires ou contre AK (46%). Il pourrait aussi être déjà en avance s'il est contre un adversaire agressif ou un adversaire qui semi-blufferait quelque chose comme Q-T (81%) ou Qd-9d (82%).

Ayant fait ces calculs de gagner, notre héros se retrouve donc avec la décision subjective de savoir s'il doit caller ou pas en évaluant les probabilités que son adversaire ait une meilleure main que lui. J'évalue qu'une fois sur 2, l'adversaire aura 2 paires ou AK ou même une main plus faible qu'un brelan. J'imagine que 5% ou 10% du temps, sa main sera en avance. Je dirais à héros que selon les chiffres, il devrait caller.

Notre héros fait le call et l'autre joueur montre K-J, donnant à héros 44% des chances de gagner la main. Le tournant amena un 2d, mais la rivière donna un jack et notre héros voit sa flush défaite par une full house. La rivière est dure à avaler, mais selon les chiffres, héros a fait le bon jeu en callant.

Il est utile de savoir faire certains calculs, mais il est aussi important de savoir comment et quand les utiliser. Et si vous utilisez les outils nécessaires lorsque votre décision est incertaine, vous aurez une meilleure emprise sur votre jeu et vous maîtriserez encore mieux le poker.