La position

Par Tommy Angelo
Maintenant nous allons parler de la position. Ce que je veux dire est que, le fait d’être en position est mieux que le fait d’être hors position. Pour moi, il n’existe qu’une position. Lorsque j’ai la position, je n’ai qu’une position.

« Il n’existe que deux positions : dernier et non-dernier. »

En position ou hors position.

Les gens  ont souvent tendance à mélanger les choses ici. Par exemple, vous êtes dans un pot familial et il y a 4 personnes dans le pot. Si vous êtes premier ou deuxième à parler au flop, vous pourrez dire que vous êtes hors position. Si vous être 3e à parler, vous pourrez dire que vous êtes en bonne position. Non. Il n’existe qu’une bonne position. Dernier. Parce que si vous n’êtes pas dernier, quelqu’un d’autre sera dernier et il aura un gros avantage sur vous. Je crois que plusieurs personnes ne comprennent pas l’importance de la position.

Je crois qu’il n’y a rien à comprendre avec la position. Que vous la compreniez ou pas, elle est importante. C’est fondamentalement profitable d’être dernier à parler plutôt que non-dernier.

J’en ai parlé dans mon livre brièvement et c’est à la page 177. Je vais le lire, c’est assez court.

« Parler en dernier est comme prendre un verre d’eau. Vous n’avez pas besoin de savoir pourquoi c’est bon pour vous pour savoir que c’est bon pour vous.
Et nos profits ne seront pas affectés par le fait que nous ne comprenons pas son importance. »

Qu’est-ce que ça veut dire? Eh bien, que vous devriez ajuster vos patterns de mises en fonction de votre position et jouer plus souvent lorsque vous êtes en position. En mes termes ça veut dire : « La position, c’est bien ». Pas besoin de savoir pourquoi, la position, c’est bien.

Je n’aime pas faire ce type de jugement, mais je pense que les mains « dominantes » sont surévaluées. Je vais vous donner un exemple. Disons que le joueur sur le cutoff a KQ et que le joueur sur le bouton a KJ. Ce que nous pourrions dire est : « Le gars avec KJ est dominé, il est dans le trouble. »

Donc, supposons que le gars avec KQ sur le cutoff relance. Le gars sur le bouton surrelance. Qui a le plus de chance de gagner le pot? La plupart du temps, les deux joueurs vont rater le flop et le joueur sur le bouton sera plus susceptible de gagner la main. Qu’il ait KJ ou KQ n’a pas d’importance vraiment. Ici, la position est plus importante que le fait d’avoir une main dominante. Vous pourriez me dire, « et si un roi tombe au flop, qu’en est-il »? Eh bien, s’il a à perdre la main pour vrai, il perdra moins d’argent que s’il était hors position parce qu’il pourra faire en sorte de garder le pot petit et pourra checker derrière son adversaire s’il vient qu’à checker.
Par contre, je vous demande : quelle est la probabilité que le roi tombe sur le flop?

Très faible.

Oui, effectivement, très faible. Donc ici les choses vont vraiment être différentes quand un roi sera sur le flop, mais, comme nous venons de le dire, c’est quelque chose de rare. Le reste du temps, c’est la position qui sera importante. C’est pourquoi la position est si importante, parce qu’elle fait que la main dominée gagnera sur la main dominante. La position domine la dominance.

L'anticipation

Ce que je veux dire sur l’anticipation. Si vous misez et que votre adversaire vous relance et que vous n’êtes pas prêt pour ça, c’est mal. Vous devez être prêts, vous devez anticiper. Lorsque vous misez, si votre adversaire se couche, vous n’avez rien à anticiper. Si votre adversaire call, vous n’avez rien à anticiper avant la prochaine street. Si votre adversaire relance, c’est ici que vous devez anticiper les choses. C’est la seule action que vous devez anticiper puisque vous devrez prendre une décision immédiatement, sur cette street en particulier. Même chose si vous checkez. La seule chose que vous devez anticiper est si votre adversaire mise.

En théorie, si vous êtes bon pour anticiper, vous ne devriez jamais jamais jamais être surpris.

Par exemple. Votre adversaire check, vous misez et il relance. Vous ne devriez jamais avoir à prendre une décision, vous devriez toujours avoir déjà une idée de ce que vous allez faire. Si avant de miser vous avez déjà une idée de ce que vous allez faire si votre adversaire check-raise, vous avez anticipé et c’est là votre but. Même si votre adversaire a 2% des chances de check-raiser, vous devez déjà avoir une idée de ce que vous allez faire par la suite. De plus, si vous misez avec l’intention de folder si vous êtes check-raisé, vous devez faire ce jeu et ne pas changer d’idée. Il faut avoir un plan pour la main. En fait, c’est plus qu’il faut avoir un plan pour la street.

Mon ami Matt Flin parle du fait d’anticiper sa main dans son livre. C’est très bien, mais l’anticipation dont je vous parle est celle d’une street à la fois. Parce que des fois, votre adversaire relancera plus que ce que vous aviez prévu sur le tournant par exemple et vous serez pris les culottes baissées. C’est difficile à faire parce que vous anticipez que votre adversaire check ou call, mais rarement qu’il vous check-raise! Mais, il n’y a rien d’autre à anticiper que le check-raise si vous pensez street par street.

Évidemment, ça prend de la pratique, mais vous pouvez le faire même avant d’être au flop. Mais ça vous aidera beaucoup. Parce que, de quoi traite cette série? Du tilt et des manières de moins tilter. Et si vous avez un plan sur votre street et que vous le suivez, vous ne serez jamais surpris et vous risquez moins de tilter. Le fait d’anticiper va modérer vos émotions et vous empêcher de tilter. Il faut être comme un scout et être toujours prêt.

Si le board est quelque chose comme AKJxx et que j’ai AK, je sais que je vais miser si mon adversaire check et raiser si mon adversaire mise. Et si mon adversaire mise et que je raise et qu’il reraise, je sais que je vais folder. Et je vais folder tellement rapidement que mon adversaire va en être étonné. J’anticipe le futur, j’ai un plan pour chaque street. Je ne dois pas dévier de mon plan pour m’empêcher de tilter.

En une formule : Anticipation = meilleures mises et moins de tilt.

Les rakes

Parlons maintenant de l’impact des rakes. L’autre jour, je jouais une partie de 4$/8$ sur une table avec un ami et je n’avais rien de bon pendant un moment tout comme lui. Et nos deux stacks fondaient et personne ne faisait d’argent. Et c’est là que j’ai compris que l’argent allait tout vers le casino et j’ai aussi compris toute l’importance du rake.

Si nous voyons la table de poker comme un bol, on pourrait dire que, dans les parties maisons, sans rake, tout le monde met son argent dans le bol et chacun veut aller chercher le plus rapidement possible l’argent dans le bol. Maintenant, dans les casinos, il y a un trou au milieu de bol et nous voulons aller chercher l’argent encore plus rapidement. Tout dépend de la limite que vous jouez. Si vous jouez à une limité élevée, la taille des rakes sera minime par rapport à l’argent que vous gagnerez. Par contre, si vous jouez à des petites limites, le % du rake sera plus grand et il vous sera beaucoup plus difficile de gagner. Des fois le rake est tellement élevé qu’il devient presque impossible de gagner.

Un joueur qui joue du 3$/6$ et qui fait 3BB par heure, est break even quand on pense au rake et au tips. Pourtant, le joueur est un joueur gagnant. Il est important de séparer le rake et de le voir comme une dépense de compagnie pour avoir une image plus exacte de vos aptitudes au poker. Si vous regardez le rake qu’un casino prend dans un casino LIVE est d’environ 100$ à 200$ par heure plus le tips. Donc, si vous pensez aux dépenses d’un joueur en moyenne par heure sur une table de 2$/4$ c’est d’environ 15$ de l’heure. Le joueur serré payera environ 10 à 12$ et le joueur plus loose payera 18-20$. C’est pourquoi vous devez voir le rake comme un prix de location de votre chaise. C’est une dépense de compagnie.

C’est la façon correcte de penser le rake.

Les règles

Parlons maintenant des règles. Les règles sont comme elles sont et c’est tout. Ce que j’essaie de dire c’est que, si vous jouez live dans un casino A B ou C ou sur Full Tilt Poker ou sur PokerStars ou etc., les règles sont comme elles sont et vous devez les accepter. Vous ne devez pas avoir de résistance envers les lois. Si vous trouvez que les lois sur une room sont stupides, ça sera un facteur qui vous empêchera de jouer votre A game. Par exemple, vous participez à un tournoi et vous critiquez la structure des blinds. Mauvaise approche. Vous n’avez pas de contrôle sur ce fait et vous devez l’accepter sans quoi vous ne jouerez pas votre A game.
Dites-vous une chose : « La résistance est futile. »

Quelle est selon vous la différence entre un but et une cible.

Un but est quelque chose que vous voulez accomplir. Une cible, est quelque chose que vous voulez frapper encore et encore et encore. Étant donné que les buts doivent être difficiles à atteindre, mon but est de jouer un poker parfait et un poker parfait est le fait de prendre les bonnes décisions chaque fois. Ce que je cible est le fait de prendre la bonne décision cette fois en particulier. Évidemment, les buts sont importants pour nous et si nous ne les atteignons pas, nous sentons que nous avons échoué. Mais si nous les mettons inatteignables, nous ne serons pas trop déçus de ne pas l’atteindre.

Mon but, sera de jouer ma A game tout le mois. Ma cible, sera de jouer ma A game maintenant, aujourd’hui.

« Le fait de ne pas atteindre votre cible ne veut pas dire que vous avez échoué ». C’est comme lorsque vous tirez à l’arc. Vous voyez la cible et votre cible, est la cible! Et si vous la ratez, ça ne fait pas de vous un looser. Par contre, si vous vous dites que votre but de la journée ou du mois et de frapper la cible cette fois en particulier, là, vous pourrez vous sentir comme un perdant. Une autre différence que j’aimerais apporter entre la cible et le but est la notion du temps. Le but a une notion de temps. Et vous ne voulez pas vous projeter dans le futur. Vous voulez être dans le présent et avoir une cible. Votre cible est de jouer votre  A game tout de suite, aujourd’hui.
« Une cible est le désir de toujours réussir son action dans le présent. »

Si je fais la différence entre ces deux mots, c’est que je crois que l’utilisation d’un mot plutôt qu’un autre peut nous aider à penser positivement et c’est pourquoi j’aime mieux parler de cible que de but. La cible est dans le présent et le but est dans le futur, là où nous ne voulons pas être.
Notre C game est notre sommet de douleur en tant que joueur de poker. Et qu’a dit Bouddha sur le fait de souffrir? Évitez de jouer votre C game.
Bouddha enseigne sur la souffrance. C’est le cœur de son enseignement.

Dans la vie en générale, nous avons nos souffrances. La jalousie, l’envie, le désespoir, etc. Tout ce que vous pouvez imaginer. Au poker, nous avons la même chose; elle se nomme la C game. Bouddha voulait éliminer la souffrance et nous, ce que nous voulons faire est d’éliminer notre C game.

Il y a quelques vérités que vous devez savoir.
  1. La C game existe. Tous les joueurs en ont une et vous devez accepter cette réalité.
  2. Il y a des causes à votre C game. L’attachement, le désir et c’est les mêmes causes que les causes de souffrance de la vie. Et seulement lorsque l’on a compris les causes de la C game, on peut passer à la 3e vérité
  3. Votre C game peut se « guérir ». Il y a moyen d’améliorer votre C game et c’est un  travail à faire.
  4. La quatrième vérité est le « Eighfold path » de Bouddha. Et c’est ce dont nous avons parlé dans cette série.