La réciprocité de l’abandon

Par Tommy Angelo
“S’en aller est facile. Ce qui est difficile, c’est de se lever.” --moi

 


J’ai toujours eu des politiques très strictes en ce qui concerne l’abandon, même lorsque j’ai commencé à jouer au poker. À ce moment-là, j’avais deux règles principales d’abandon dont je ne digressais jamais. J’abandonnais toujours si j’étais à court d’argent et que personne ne pouvait m’en prêter, et j’abandonnais toujours lorsque tout le monde abandonnait.

En fin de compte, j’ai abandonné tout ces trucs. J’ai arrêté d’être à court d’argent et j’ai arrêté d’être le dernier à abandonner. Maintenant, je pense que l’abandon est une habileté en soi, qui se divise en une multitude d’autres habiletés selon le type de situation d’abandon. Il faut savoir comment abandonner une partie avec limites et une partie sans limites. Il faut savoir comment abandonner lorsque vous avez un couvre-feu et lorsque vous n’en avez pas. Il faut savoir comment abandonner lorsque vous êtes en tête et lorsque vous êtes bloqués. Il faut savoir comment abandonner lorsque vous vous sentez bien, et si cela ne se produit pas, il faut savoir comment abandonner lorsque vous êtes mécontent. Il y a plusieurs façons de faire un meilleur abandon que vos adversaires

Une chose est sûre à propos des tournoi, personne n’abandonne jamais. C’est une décision que vous prenez, ou plutôt, qui vous est imposée. La bonne nouvelle est qu’il est donc impossible de prendre une mauvaise décision d’abandon durant un tournoi. La mauvaise nouvelle est que vos adversaires ne peuvent tout foutre en l’air non plus, ce qui signifie qu’il n’y a pas d’or de réciprocité à trouver avec un abandon de qualité supérieure lors des tournois

Selon un angle d’approche, j’ai pris des tonnes de mauvaises décisions d’abandon. Des moments où tout allait de travers. Des moments où j’étais fatigué. Et tilté. Et la partie était mauvaise. Mais je continuais à jouer. Je vous parle de situation où une commission d’experts de l’abandon décréterait unanimement : “Vous êtes sévèrement blessé et votre sang se répand partout sur la table. Abandonnez. Abandonnez maintenant.”  

Mais je ne le faisais pas. J’attendais la prochaine main. Ce qui était une mauvaise décision d’abandon. Puis, après cette main, j’avais l’option de quitter, mais non, j’attendais encore la prochaine main. Je faisais une autre erreur d’abandon. Il s’agissait de deux erreurs d’abandon en quatre minutes. Et je venais juste de commencer à ne pas abandonner.

À ce moment-là, mon sang a commencer à coaguler et je suis devenu un peu meilleur à l’abandon. De plus en plus, jusqu’au jour où j’ai pris conscience que chaque session de poker que je jouais allait se terminer en abandon. C’est pourquoi j’ai commencé à travailler encore plus fort à devenir meilleur à l’abandon. Quelques années plus tard, j’ai compris que si je voulais abandonner convenablement chaque session,  je devais être vif d’esprit à la toute fin de chaque session, puisque c’est toujours à ce moment que l’abandon survient. Puis, quelques années après que j’aie compris qu’aucune action n’est comme une île et que les sessions de tous les autres finissent aussi par un abandon. La vraie raison pour laquelle il y a de l’argent à faire à bien abandonner, c’est que parfois, nos adversaires ne le font pas. Réciprocité.