Vous êtes mauvais au poker

Par Phil Galfond
Dans le dernier article, nous avons abordé le fait de reconnaître nos faiblesses. Nous avons examiné les façons de les reconnaître et de les améliorer. Nous avons aussi commencé à faire le décompte des faiblesses les plus courantes chez les joueurs de tout niveau. Ce moi-ci, nous reprenons le sujet où nous l’avons laissé en recensant d’autres faiblesses que vous pourriez avoir.

Par Phil Galfond

galfond.jpgDans le dernier article, nous avons abordé le fait de reconnaître nos faiblesses. Nous avons examiné les façons de les reconnaître et de les améliorer. Nous avons aussi commencé à faire le décompte des faiblesses les plus courantes chez les joueurs de tout niveau. Ce moi-ci, nous reprenons le sujet où nous l’avons laissé en recensant d’autres faiblesses que vous pourriez avoir.

Gardez en tête que de ne pas voir ses faiblesses ne signifie pas ne pas avoir de faiblesses du tout. Sachez également que si vous avez des faiblesses, mais que vous ne pouvez l’admettre, vous ne pourrez jamais vous améliorer.

Soyez honnêtes avec vous-même, c’est le meilleur moyen de devenir plus habile.

Je veux commencer avec le point le plus important, celui que je mentionne à tous mes étudiants de poker. J’en ai déjà parlé le mois passé, mais il est simplement trop important pour arrêter d’en parlé maintenant. C’est l’idée d’avoir une raison qui explique chaque geste que vous posez.

Le meilleur moyen d’en apprendre sur le jeu, peu importe que vous soyez en train de jouer, de regarder quelqu’un jouer ou d’écouter le compte rendu d’une main qu’un de vos amis a jouée, c’est de vous demandez pourquoi vous/il/elle a joué de cette façon. J’ai entrainé quelques joueurs que j’aimais regarder jouer les premières heures pour ensuite leur demander de me justifier leur façon de jouer. Ils me disaient alors : «  Je bet ce flop car je crois que j’ai la meilleure main et que l’autre joueur callera avec un moins bon jeu. » Ou encore : « Je check sur la rivière même si je pense avoir la meilleure main. Je ne pense pas qu’il callera un bet à moins que, pour une raison ou une autre, il ait à me battre ». Je m’assoies et j’écoute, je demande parfois plus d’explications, mais je ne donne jamais de conseil sur-le-champ. En fait, plusieurs joueurs prennent conscience de leurs propres erreurs seulement en verbalisant le cours de leur pensée. Essayer de vous dire, à voix haute, pourquoi vous faites les jeux que vous faites. Toutefois, ne le faites pas pendant une partie en directe, ce seraient de graves propos.

Un de mes étudiants à joué une main qui semble assez banale. Il a joué de la 1/2 NL 6-handed.

Il a ouvert à 7$ à partir du cut-off avec A♠Q♠ et il n’y a que le button qui ait callé. Le flop était A♦9♥4♠. Il a misé 12$ et le button à callé. Le tournant était le 5♣. Il a misé 32$ et le button s’est couché. Je pense que la main a bien été jouée. Parfois, je checkerais sur le tournant, mais ma façon habituelle de jouer est de miser.

Puis, je lui ai demandé pourquoi il avait misé sur le tournant et pourquoi une telle somme. Sa réponse : « J’ai joué plusieurs fois contre le boutton dans une situation où je mise sur le flop, il call, puis il check et se couche sur le tournant. Il m’a malmené plusieurs fois, alors je voulais lui laisser entendre que cette fois, j’avais vraiment quelque chose. »

Voulez vous qu’il sache ce que vous avez? Si vous voulez vraiment que votre adversaire sache que vous avez quelque chose, vous devriez retourner vos cartes et lui montrer que vous avez la meilleure main. De cette façon, il pourra coucher sa petite paire. Est-ce vraiment ce que vous voulez?

Il y a tant de joueurs qui misent de façon à représenter ce qu’ils ont, ce qui est totalement l’opposé du but du poker. Vous êtes censés les duper. J’ai expliqué à mon étudiant qu’avec cette main en particulier et contre cet adversaire, il devrait probablement checker. Si le boutton l’a malmené, laissez-le essayer et bluffez sur le tournant lorsque vous avez une bonne paire. Contre la plupart des gens, miser à nouveau est la meilleure chose à faire, mais là n’est pas la question. Le point est que, si une centaine de bons joueurs avaient regardé le déroulement de cette main, ils auraient pensés que mon étudiant savait ce qu’il faisait à ce moment. Ce n’est que lorsque vous lui demandez pourquoi il a joué de cette façon que vous prenez conscience qu’il y a une importante faiblesse dans son jeu et que vous pouvez commencer à travailler pour l’améliorer.