Quelques notes de psychologie au poker - Première partie!

Cet article traitera du bluff, de timing et de psychologie. Nous allons débuter avec des trucs de psychologie de base et nous allons tenter de vous donner le plus d’informations possible de notre expérience passée en vous donnant des généralités et en vous enseignant comment utiliser cette psychologie. Évidemment, nous ne pourrons jamais jouer à votre place, mais nous allons tenter de vous donner les éléments nécessaires pour que vous puissiez prendre les bonnes décisions. J’espère que ces quelques généralisations sauront vous aider dans votre poker de tous les jours.



Ce dont nous allons parler présentement est la première instance où un joueur fait un jeu. Par exemple, la première fois qu’il 4-bet. Pour nous, notre premier 4-bet devra toujours être un bluff et la raison à ça est que vous aurez toujours beaucoup de respect la première fois que vous ferez un 4-bet. Évidemment, je connais quelques joueurs de high stakes qui ne donnent jamais de respect au premier 4-bet et qui préfèrent prendre des notes lorsqu’ils se trompent. De mon côté, j’ai tendance à donner du respect au joueur qui fera son premier 4-bet et j’attends de voir s’il refera ce jeu souvent ou non.

Lorsque vous jouez au poker contre des nouveaux joueurs, au début, tout est une question de « guess » et si vous êtes un bon joueur, vous devriez laisser les autres joueurs vous prouver qu’ils sont bluffeurs par exemple avant de le supposer, prendre en note l’information et vous adapter à leurs tendances. Tout est une question à savoir si vous êtes ou non un bon joueur et si vous êtes capable ou non de vous ajuster rapidement. Si vous êtes un bon joueur capable de vous ajuster rapidement, vous devriez ne jamais prendre pour acquis qu’un joueur peut vous 3-barreller light et prendre des notes si jamais vous voyez qu’il en est capable.

En bref, jouez de manière ABC, prenez des notes et ajustez vous.

Par exemple, lorsque vous serez nouveau à une limite, quelques joueurs vont présumer que vous êtes facilement intimidables parce que vous êtes « scared money » et qu’ils pourront vous bluffer plus facilement; vous devez en être conscient.

Autre considération importante; vous devez toujours avoir l’image du gars qui ne peut pas avoir telle ou telle main à un moment donné. Vous relancez et votre adversaire se dit : « Impossible qu’il ait cette main à ce moment. » Vous devez toujours avoir l’air d’être ce gars. J’ai déjà joué contre un gars qui me donnait toujours l’impression de me 3-better light et chaque fois que je le 3-bettais avec AQ, il avait AK. Vous devez être ce gars aussi.

Vous ne devriez jamais faire un mauvais call en vous disant : « Si sa fréquence de bluff est aussi haute que je le crois ou que la mienne serait dans cette situation, mon call sera bon. » La raison pour laquelle nous faisons de l’argent et la raison pour laquelle nous avons un avantage psychologique est que les autres joueurs font des erreurs et ne balancent pas leur jeu. Vous ne devriez pas vous dire : « Je vais faire ce call parce que je sais que mon adversaire est assez bon ici pour bluffer. »

De manière idéale pour vos adversaires, ils devraient être parfaitement balancés pour que vous ayez toujours de la difficulté à savoir si le meilleur jeu est de caller, folder et relancer. Ils devraient être suffisamment balancés pour vous rendre la vie le plus difficile possible. C’est exactement de cette manière que l’on fait de l’argent, en mettant ses adversaires dans des situations difficiles.

Plus vous jouez à des limites élevées, moins vos décisions auront d’importance, même si ça peut sonner bizarre. Je vous donne un exemple. Si par exemple vous décidez de jouer du 300$/600$ contre Patrik Antonius parce que vous le trouvez tellement sexy et que Patrik est le joueur le mieux balancé du monde dans son poker – je ne dis pas que c’est vrai, je ne fais que donner un exemple – alors vous ne pourrez pas m’envoyer une hand history en me demandant mon avis sur son taux de bluff sur les flop avec A high, parce que si c’est le joueur le mieux balancé du monde, que vous calliez ou que vous foldiez sur le flop, sur le long terme, votre décision sera break even étant donné qu’il bluff autant qu’il ne bluff pas.

La chose la plus importante n’est pas nécessairement la décision que vous allez prendre dans une main précise, mais la manière dont vous vous adapterez à la manière dont vos adversaires s’adaptent à vous. Si vous tentez de bluffer plus et que votre adversaire call plus light, vous voudrez faire plus de value bet et vous devriez folder plus de mains.

Imaginons : Dieu vient vous voir et vous dit que ce bluff que vous faites de temps à autre, a un EV neutre sur le long terme, alors vous devriez le faire sans hésiter. Même si ce bluff a une valeur neutre à long terme, le fait que ce bluff affectera votre image et vous donnera l’air plus LAG que vous ne l’êtes en réalité et le fait que ce bluff influencera la meta-game est excellent.

Par contre, si vous avez déjà l’image d’un joueur qui n’a jamais rien, vous ne devriez pas faire ce bluff. Vous devriez montrer vos grosses mains plus souvent pour avoir plus de crédibilité sur vos bluff à venir.

Avant de publier la deuxième partie de cet article et pour vous faire réfléchir, je vous pose la question suivante:

Vous venez tout juste de 3-barreler un joueur et il vous a callé sur toutes les streets relativement light. Serez-vous plus enclin ou moins enclin à le 3-barreler avec air?

 

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