Grosse paire, peu de valeur

LessingerPar Matt Lessinger
Lorsque les débutants me demandent quelle variante ils devraient apprendre, je leur réponds habituellement qu’ils devraient apprendre le seven-card stud huit ou mieux (stud/8). Est-ce que ça vous surprend ? J’ai toujours trouvé que le stud/8 était un bon mélange de plaisir et de profitabilité.
LessingerLorsque les débutants me demandent quelle variante ils devraient apprendre, je leur réponds habituellement qu’ils devraient apprendre le seven-card stud huit ou mieux (stud/8). Est-ce que ça vous surprend ? J’ai toujours trouvé que le stud/8 était un bon mélange de plaisir et de profitabilité.

Un des premiers secrets que je partage avec mes amis qui apprennent le stud/8 est que les grosses paires ne sont pas si bonnes qu’elles apparaissent. Si vous pouvez apprendre à coucher une paire de rois sur la troisième période de mises, vous avez fait un grand pas dans votre cheminement à devenir un joueur gagnant de stud/8. Je ne suis pas en train de vous dire de coucher vos grosses paires chaque fois, pas du tout. Par contre, dans plusieurs situations, les rois sont une main perdante et plusieurs joueurs tombent amoureux de cette main et sont incapables de la coucher.

Dernièrement, je discutais de ce jeu avec un ami novice, essayant de lui expliquer quand et pourquoi une grosse paire devrait être couchée. J’aimerais vous transcrire la conversation en entier sauf que :

(a) Je ne veux pas vous donner TOUS mes secrets!
(b) Je ne pense pas que Card Player veuille consacrer 50 pages là-dessus.

Donc, à la place, laissez-moi souligner trois des raisons les plus importantes de coucher les rois tôt au stud/8 (neuf jusqu’aux dames, évidemment).

1. Vous êtes vulnérable contre des mains que vos adversaires dans une partie régulière de stud pourraient coucher.

Dans plusieurs situations, les rois (ou une autre paire plus petite) seront vulnérables, que vous jouiez au stud/8 ou au stud régulier à 7 cartes. Évidemment, si quelqu’un a déjà une paire d’as, vous êtes déjà battu. Si quelqu’un a une plus petite paire avec un kicker as, vos rois ne seront pas favoris. Aussi, si quelqu’un a 3 cartes assorties avec un as, vous n’êtes pas en bonne position non plus. Si quelqu’un « chase » (courre des cartes) simplement avec une petite paire sans kicker, vous êtes un peu mieux positionné que dans les 2 cas précédents, mais cela ne veut pas dire que vous êtes sauf. Vous devriez souhaiter un brelan ou une autre paire pour aller avec vos rois ou vous perdrez contre 2 petites paires plus vite qu’il ne le faut pour dire « ayoye ! »

Peut-être que les rois ont déjà perdu leur charme à vos yeux ? Voyons voir d’autres mains. N’importe qui avec un as et deux petites cartes vous donnera de l’action et ce n’est pas ce que vous voulez lorsque vous avez les rois. Ils auront plusieurs armes à leur disposition. Ils pourront faire une petite paire, une paire d’as, deux plus petites paires, une plus petite straight ou une autre main qui vous donnera mal à la tête. S’ils frappent une cartes vraiment mauvaise sur la rivière comme un 10, ils se coucheront probablement et vous laisseront gagner un très petit pot, et vous serez heureux de le prendre. Mais, les chances sont qu’ils frappent la carte qui améliorera leur jeu. Une fois que cela se produira, ils seront en position pour se battre pour un gros pot. Et si vous n’obtenez aucune aide avec vos rois, leur main deviendra favorite.

Vous souvenez-vous de la petite paire avec le petit kicker ? Elle devient bien plus jouable au stud/8 parce qu’elle peut facilement devenir une low avec 3 cartes qui peuvent aider. Ça coupera évidemment dans votre équité et vous serez en « guessing mode » s’ils frappent leur as ou une paire ouverte. Si un as tombe et qu’ils misent, vous pourrez les mettre sur un as ou mieux, quand en réalité, ils n’ont peut-être qu’une paire et une low draw. Inversement, s’ils frappent une paire ouverte et mise, vous pourrez supposer qu’ils ont une paire et une low draw, quand en réalité, ils ont 2 paires. Dans les deux cas, vous aurez une mauvaise surprise. Ce qui est la mauvaise nouvelle, plate et simple.

2. Il y a un joueur avant vous qui a représenté un as sur le troisième tour des mises.

Si vous décidez de jouer les rois dans cette situation, vous les jouez à vos propres risques. Vous devrez donc souhaiter que l’as se couche. Trop souvent, ce souhait ne sera pas exaucé. Vous serez raisé (ou reraisé) par l’as et vous serez donc en pleine spéculation. Est-ce qu’il a l’as ? Un 3 comme low card ? Une « three-flush »? Il y allait pour une low et a frappé une brique ? C’est ce que vous souhaitez, mais s’il a cet as redoutable, vous perdrez beaucoup d’argent. Qu’en est-il si l’as frappe une low card ? Peu importe les cartes du début de votre adversaire, seulement une low card peut l’avoir aidé, ainsi donc, si vous insistez et rester en jeu avec vos rois, vous êtes vraiment têtu ! C’est une situation difficile à jouer et il n’y a pas de raison pour que vous ne couchiez pas votre main. Laissez partir vos rois et attendez une situation meilleure pour faire de l’argent.

3. Le dernier tour de mise devient très difficile à jouer avec seulement une paire de rois.

Lorsque vous jouez vos rois, vous êtes en mode gambling, et c’est ce qu’est jouer une paire de rois au stud/8. Il y a littéralement des douzaines de situations où vous ne serez pas certain si vos rois sont ou non la meilleure main. Laissez-moi vous donner quelques exemples:

Toutes les fois qu’un joueur reçoit un as, il y a des chances qu’il fasse une paire d’as ou mieux. Plusieurs joueurs vont (avec raison) miser un as, peu importe que l’as ait amélioré leur jeu ou non et à moins d’avoir une lecture très solide sur votre adversaire, vous ne saurez pas si votre paire de rois est bonne ou pas.

Toutes les fois qu’un joueur a trois petites cartes, il peut faire une petite straight. En général, chaque fois que votre adversaire aura fait son low et qu’il sera en position pour faire son high aussi, ce sera une situation terrible quand tout ce que vous aurez sera une grosse paire de rois.

 N’oublions pas les fois où un adversaire réussit à pairer sa « doorcard ». Quel cauchemar de possibilités que cela crée ! Dans le pire des scénarios, il débute avec une split low paire et maintenant, il a un brelan. S’il débute avec une pocket pair, il a donc maintenant 2 paires et vous êtes en arrière. Même s’il était sur une low draw, il a maintenant une paire avec lui et c’est une combinaison dangereuse au stud/8. Même si vous avez la paire la plus forte, vous n’êtes pas en très bonne position. S’il mise, vous pouvez caller et espérer avoir encore la meilleure main, mais vous devrez avoir la foi parce que c’est peut-être tout ce que vous aurez à ce stade-ci.

"Mais qu’en est-il des as?" demanda-t-il.

Lorsque j’ai terminé d’expliquer à mon ami les raisons de ne pas jouer de grosses paires au stud/8, il me posa cette question intéressante : « Ok, je comprends ton point, mais qu’est-ce qui fait des as une main bien meilleure ? »

Vous devez toujours jouer une paire d’as, mais est-ce qu’elle vous donnera les mêmes ennuis que la paire de rois ? Oui, elle le fera, je vous le dis, mais la différence de force entre ces deux paires est plus grande qu’entre n’importe quelle autre paire adjacente. C’est vrai pour n’importe quelle variante de poker, mais l’écart entre les deux est encore plus grand au stud/8 que dans n’importe quelle autre variante de poker. Donc, demandez-vous pourquoi les as sont plus facilement jouables que les rois. Ça sera un bon début de discussion pour la prochaine fois.