Cours de Hold'em limite - Partie 2 - Le value betting contre un joueur loose/passif

matt-matrosDans mon dernier article, je vous ai posé deux problèmes de Hold’em limite. Vous devez assumer que votre adversaire est un mauvais joueur loose/passif.
Dans mon dernier article, je vous ai posé deux problèmes de Hold’em limite. Vous devez assumer que votre adversaire est un mauvais joueur loose/passif.
  1. Vous avez Q-Q et vous relancez préflop. Le bouton appelle votre mise. Le flop comporte un roi et un tirage à la couleur possible. Vous misez et votre adversaire appelle votre mise. Le tournant est inutile et votre adversaire appelle votre mise encore. La rivière complète le potentiel tirage et votre adversaire ne vous donne aucun tell. Que faites-vous ?

  2. Vous relancez du bouton avec A-J et le gros blind appelle. Le flop vient J-J-7 et le gros blind check-call votre mise. Le tournant est un 8 et encore, le gros blind check-call. La rivière est un 9, donnant J-J-7-8-9 comme cartes communes. Encore une fois, le gros blind passe. Que faites-vous ?

Si vous avez lu mon dernier article, j’espère que vous avez pensé à ces deux problèmes. Si vous les voyez pour la première fois, prenez quelques minutes pour penser à ce que vous feriez avant de continuer votre lecture.

Vous avez vos réponses?

Bon, dans le premier problème, je crois qu’il est juste de dire que notre adversaire a appelé nos mises avec au moins une paire ou un tirage à la couleur. Nous allons lui donner crédit d’avoir fait une certaine sélection préflop, tout en gardant en tête qu’il est loose. Nous allons éliminer des mains comme 7-2 et J-3 non-assorties, mais nous allons dire qu’il aurait pu appeler avec n’importe quelles cartes assorties. Spécifions que le flop est Kc_diamond.gif 8c_heart.gif 3c_heart.gif . Avec de telles cartes communes, les mains possibles de notre adversaire serait A-K, K-Q, K-J, K-T, K-9, K-X assorties (sans avoir deux paires), J-J, T-T, 9-9, 7-7, 6-6, 5-5, 4-4, 2-2, A-Q, A-J, A-T, A-8, Q-8, J-8, T-8, 9-8, 8-7, 8-6, 8-5, A-3, Q-3 assortis, 5-3, 4-3, 6-3 assortis et n’importe quelles cartes de cœur. Afin que l’on puisse faire les calculs exacts, le tournant et la rivière sont le 5c_club.gif et le Tc_heart.gif (pour garder les choses simples, assumons que si notre adversaire a un brelan de 5, il a perdu la tête et il a décidé de ne pas relancer). Nous avons Qc_club.gif Qc_spade.gif comme main. De plus, supposons que notre adversaire va seulement relancer avec une couleur, appeler s’il a une paire et se coucher avec un simple as. Si nous checkons, notre adversaire va miser 2 paires ou mieux et bluffer avec son as.

Avec ces suppositions que j’ai faites, nous avons un problème bien défini qui a une solution exacte. Regardons la solution.

Il y a au total 298 mains possibles que notre adversaire peut avoir ; 134 mains (45 couleurs, 44 deux paires/brelan et 45 paires) sont supérieures à la notre et 164 mains (22 couleurs manquées et 142 paires) sont inférieures.

Donc, beaucoup de mains d’un joueur loose, (45 pourcent pour être précis) sont supérieures à la nôtre. Dans les mains qui sont inférieures, nous avons supposé que notre adversaire loose appelle avec toute sa gamme de main sauf un as. Cela veut dire que notre adversaire va coucher 22 mains face à notre mise. Il y a 142 mains avec lesquelles il va appeler notre mise et perdre. Dans les mains qui sont supérieures à la notre, nous avons supposé qu’il va appeler la mise avec tout sauf une couleur (avec laquelle il va relancer notre mise). Il va appeler avec 89 mains supérieures et relancer la mise avec 45 mains.

En misant, nous gagnons une mise 142 fois, nous perdons une mise 89 fois et nous perdons deux mises 45 fois (car ici, nous ne misons pas « for value » pour coucher notre main face à une simple relance – le sujet d’une de mes prochaines chroniques) ; une perte de .12 mises par main. Comme vous pouvez le voir, miser fait perdre de l’argent sur la rivière ; par là, je veux dire que si nous ignorions le reste du pot et nous regardons simplement l’argent que nous mettons sur la rivière, notre mise sera perdante.

Quelle est l’alternative? Si nous passons, notre adversaire misera deux paires ou mieux, passera avec une paire et bluffera avec un simple as. Assumant que nous allons appeler sa mise, cela veut dire que nous perdons une seule mise sur la rivière 89 fois et nous gagnons une mise 22 fois. Le résultat est une perte de .22 mises par main.

Vous pouvez voir ainsi que dans cette situation, le value bet est clairement supérieure au check/call. En fait, dans cette situation particulière, un check/fold ferait un solide .2 mises de moins qu’un check/call. Vous pouvez faire vous-même la preuve de ce calcul. La raison est que le pot est assez gros que les 22 fois que vous passez et que votre adversaire bluff, coucher sa main gagnante constituera un désastre. Donc, un value bet est votre meilleur jeu. (Note : Si vous aviez été le deuxième à agir et que votre adversaire avait passé « in the dark », passer derrière lui aurait été le bon jeu.)

Surpris ? Plusieurs personnes le sont. Après tout, le tirage à la couleur a été complété, notre adversaire a appelé les mises depuis le début et nous n’avons même pas la plus haute paire. Il fait du sens de miser contre un tel calling station.

Regardons la deuxième question. Il y a une suite de 4 cartes sur la table et nous n’avons aucune carte nous permettant de compléter la suite. Contrairement au dernier problème, nous avons position sur notre adversaire et nous pouvons simplement checker derrière lui et voir le dévoilement. Donc, que devons-nous faire ?

En fait, cela dépend jusqu’à quel point notre adversaire est loose/passif. Est-ce qu’il appellera avec sa paire inférieure même avec ces cartes communes très dangereuses ? Est-ce qu’il ferait un check/call avec une suite due à la possibilité d’une main pleine ? Si la réponse à ces questions est oui, nous voulons miser « for value ». À vrai dire, la deuxième question est beaucoup plus importante que la première. C’est facile pour notre adversaire d’avoir frappé une suite avec de telles cartes communes – mais s’il ne fait pas de check/relance avec sa suite, nous faisons encore de l’argent en misant.

Admettons que sa gamme de main est quelque chose comme 2-2 à 6-6, 7-8 à 7-A (incluant 7-J – il peut avoir slowplayé), 8-9, 9-10, 8-10, 8-8, 9-9, 10-10, n’importe quel valet assorti (slowplay), J-7 à J-A (slowplay), A-8, A-9, A-10, A-Q, A-K, K-8, K-9, K-10, K-Q. Même s’il couche ses paires inférieures, il y a 130 combinaisons de mains avec lesquelles il va appeler notre mise. Assumant que notre adversaire check-relancera seulement avec une main pleine, il ne va pas chercher assez de valeur avec ses bonnes mains pour compenser toutes les fois qu’il appellera la mise avec une gamme de main moins bonne, et il perd ainsi de la valeur sur la rivière. Pour faire de l’argent, il devrait check-raiser également avec la suite. Donc, contre un adversaire vraiment passif – le type d’adversaire qui a peur de relancer avec une suite lorsque les cartes communes contiennent une paire –, on doit aussi faire un « value bet ».

Comme les exemples auraient dû l’illustrer, faire un value bet est une bonne stratégie contre les joueurs looses/passifs – des joueurs qui ne vont que rarement bluffer ou miser avec une main médiocre, mais qui vont appeler la mise avec pratiquement n’importe quelles deux cartes. Nous, en tant que joueurs, devrions rechercher constamment des adversaires de ce type. Vous allez entendre beaucoup de joueurs « experts » se plaindre du fait qu’ils détestent le hold’em limite parce qu’ils ne peuvent pas bluffer les mauvais joueurs. Cela ne choque aucunement les joueurs qui gagnent sur le dos de ce type de mauvais joueurs. Les joueurs « experts » ont raison : nous ne pouvons bluffer un mauvais joueur… mais nous pouvons le saigner à mort en value bettant.

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